28 juin 2009

67. La piqûre fatale

On est dimanche matin, ultime jour dans la jungle. Je m'empresse de sortir de mon sac de couchage afin de contempler le lever du soleil. La vue du balcon est splendide: des montagnes, des montagnes et encore des montagnes des Andes. À leurs flans escarpés, très haut perchées, j'aperçois des cultures de maïs. Mais comment font-ils pour s'y rendre!? En escaladant!?! Et encore pire, comment font-ils pour descendre leur récolte??? Ils sont fous ces péruviens.


Devant la maison, se dressent deux gargantuesques palmiers plantés par l'arrière-arrière grand-père. Ils doivent faire plus de 50 mètres de haut. Plusieurs oiseaux tropicaux y ont trouvé refuge. Ils chantent des sons que j'entends pour la première fois de ma vie. Toute cette mise en scène naturelle me donnent envie de me taper sur la poitrine et de crier "Aaah-ahahhaha-hahahahaaaa!!!", à la Tarzan. Mais je fais preuve de retenue, car mes hôtes dorment toujours.

Vient l'heure du petit-déjeuner. J'offre mes services de chef-cuisinier, mais je me fais poliment éjecter de la cuisine. Bon, je m'assoie patiemment à table, tranquillement accoté sur le mur, et fais la conversation à distance. Soudain, alors que Luz Marina me sert un café (mmmmioum!), son visage blanchit tout d'un coup. Elle me regarde fixement en pointant doucement quelques centimètres au dessus de ma tête. Je me retourne et aperçoit... un scorpion!!! Cette fois-ci, je ne me suis pas gêné pour imiter Tarzan en sautant de l'autre côté de la table.


SALAUD!!! Je vais te faire ta fête, tu vas voir! Je ne ferais pas de mal à une mouche, mais à un scorpion...ça se discute. Il n'est pas question que tu écourtes mon voyage d'une simple piqûre de routine. Et ce n'est pas vrai que tu vas m'empêcher de boire ce divin café, fraîchement servi. Et mes lecteurs, hein? Qu'en diraient-ils? Non, non, non! Désolé, mais tu n'as pas ta place parmi nous. J'empoigne donc ma tasse de café, la cale d'un coup puis y fais tomber le scorpion à l'aide de ma cuillère. Sans perdre un instant, je le conduis au fin fond du champ de thé avoisinant où il pourra mieux s'épanouir.

Et pendant que le scorpion recherche son nid, on plie tous bagage afin de revenir à Cusco. Du fait même, je découvre une qu'il existe une nouvelle classe de confort en tranport... Heureusement, ce n'est que pour quelques kilomètres.


Au revoir Chilcachaca. Tu me manqueras... ou devrais-je dire: j'ai la piqûre de toi.


Et pendant ce temps, le Président du Honduras (mon pays favori) se fait piquer sa place d'un coup d'état...


27 juin 2009

66. Mission impossible

Jour 3. Notre mission: évangéliser le village sur les changements climatiques.

Malheureusement, cette région est dévastée par les paysants qui mettent le feu à leur terres afin de les rendre fertiles et disponibles à la culture. De portes en portes, nous invitons la poignée de villageois à une présentation multimédia en fin de journée. Armés d'Émilio, fils de Luz Marina et expert en environnement, nous nous dirigeons vers la petite école du village.


Les yeux brillants et convainquants, il explique au public intéressé qu'il est catastrophique de brûler la terres, car ainsi, les arbres et leurs les racines disparaissent par milliers, laissant le champ libre aux glisements de terrain qui surviennent à chaque saison de pluie. Le dernier ayant emporté une partie du villages et trois de ses préceuses vies. Ils sont tous repartis le visage bien pensif...

Certains sèment le café, d'autres le gros bon sens.

26 juin 2009

65. Le divin nectar

Une ferme, oui, mais une ferme de quoi? Ce matin, dès 5 heures, mon corps est à la verticale (car mon esprit dort toujours) et se dirige vers un lointain lopin afin de me donner la réponse. Le soleil se lève à peine quand j'aperçois autour de moi une multitude d'arbustes aux fruits rouges et verts. De kossé que c'est ça? Cipriano en détache quelques uns et les ouvre devant moi. Chaque baie contient deux grains dont la forme me rappelle quelque chose...mais où les ai-je donc vus auparavant!? Trop d'instants plus tard, une gigantesque ampoule s'allume dans ma tête: du CAFÉÉÉÉ!!!! Cool! C'est exactement ce que j'ai besoin en ce moment. Mais on est loin du chaud et savoureux liquide parfumé. Il faut d'abord le récolter...

Vous savez combien de temps il faut pour remplir une poche de 40 kilos de grains de café? Les plus expérimentés y arrivent en 5 heures et les plus pouiches (comme moi) y arrivent en une journée complète. Mais ça, ce n'est pas le pire. Il faut les transporter à 1 kilomàtre d'ici, au séchoir. Je comprends maintenant Atlas et tous ceux qui portent le monde sur leurs épaules...


Sachez qu'il n'y a rien de plus savoureux qu'un café fraichement cueuilli, séché au soleil, moulu à la main et rôti à la poile. Jamais au grand jamais, n'ai-je dégusté un tel nectar. Mmmmmmmmm!!! Et vlan dans les dents de Starbuck Coffee et Secund Cup!

25 juin 2009

64. La jungle en folie

Ça fait déjà quelques jours que je vous aie offert une chronique. Je sais, je sais, je vous néglige un peu, mais ce sont ces petits monstres qui me prennent beaucoup de mon temps ces jours-ci. Je dois redresser les 4x3=11, 12-7=6 et 32/4=9, et ce, pour des élèves de 4, 5 et 6ième année...vous voyez le portrait? Pas facile. Pour cette raison, je me suis offert une petite pause de ma bande futures Enstein.


J'irai donc passer 4 jours dans la jungle péruvienne. Mais que vas-tu donc faire dans le fin fond de la jungle, Harry? C'est simple: la directrice de l'orphelinat m'a gentiment invité, en compagnie de ses 2 fils, à me familiariser avec un tout autre monde, sa ferme ancestrale.

Quatre heures de route ont à peine suffit pour nous rendre sur une autre planète. Soudain, notre chauffeur s'arrête en plein milieu de nulle part, décharge nos bagages et rebrousse chemin. Je crois à une blague, mais non, c'est la fin de la route et il nous faut marcher une demie heure afin d'arriver à la ferme. Avoir su, j'aurais amené mon mulet...


Près de 250 mètres plus haut, une clairière s'ouvre à nous et une jolie maison de campagne nous attends. Wow! Le paysage est stupéfiant. Je suis entouré de montagnes massives et colorées de toute la palette de verts, du plus brillant au plus foncé. Je jubile. Et juste au moment où j'allais verser une larme de joie, la chienne de service, Quilla, me projette parterre en me léchant le visage. Beurk!!!


Mais pas le temps de contempler les oiseaux qui roucoulent. La situation est critique: le maître de l'endroit, Cipriano, nous informe que la source d'eau naturelle ne fournie plus depuis ce matin. On est complètement à sec. En deux temps trois mouvements, on remplace les bagages que j'ai en mains pour une machette et un pique, puis on me pointe le haut de la montage avoisinante. Nous devons suivre la source et trouver le bouchon si on ne veut pas finir en raisins secs.


La montée est chaude et abrupte et mon corps sue de toute son eau. Je regarde les 3 gorgée qui restent dans le fond de ma bouteille et les implore de ne pas s'évaporer en dévissant le bouchon. Tout comme dans un film d'Indiana Jones, nous traçons la route à coup de machette. Quelques centaines de mètres plus haut, nous arrivons enfin. Là, une source coule allègrement directement du glacier avoisinant. Mais où est donc le bouchon? Il n'y a pourtant pas de castor ici. Gratte, gratte, creuse, creuse, et vlan!!! On trouve le bobo: un genre d'écureuil géant avait décidé de jouer au sous-marin et a bouché la tuyauterie. Je suis un peu soulagé que Cipriano ne l'a pas gardé pour souper. Yé. À notre retour à la ferme, l'eau coule à flots. Excellente occasion pour faire des réserves...

23 juin 2009

63. Déjà 6 mois: la vérité mise à nue

Je suis convaincu qu'à un moment ou un autre vous vous êtes posé l'une ou l'autre de ces questions à mon sujet:

Pourquoi est-il parti en vendant tout, absolument tout?
Fuit-il quelque chose ou quelqu'un?
Que cherche-t-il donc? Lui-même? Dieu?
Mais quel est donc le but de ce grand voyage?
Combien de temps encore va-t-il être en cavale?

Eh bien, en primeur aujourd'hui, je vous offre les réponses à ces 5 troublantes questions existentielles. Vous aurez la vérité, toute la vraie vérité et rien que la vérité véritable à mon sujet. Sans détour ni pirouette. Non mais c'est-y pas super génial de ma part, ça? Je sais... je sais... je suis un chic type (et super humble à part ça!).

1) Pourquoi ai-je donc tout vendu ainsi avant de partir? Certains ont cru que cela était un signe que je ne reviendrai jamais. Sachez que cette ultime vente de feu fut causée un beau jour par un simple toc-toc-toc à ma porte. On m'offrirait pour mon condo un prix plus qu'alléchant, prix auquel le businessman en moi n'a pu résister. Tout c'est passé si vite: nous avons officialisé la vente le jour même. Mais ce n'est que deux heures plus tard que j'ai réalisé l'étendue de mon acte purement capitaliste. Merde, merde et encore merde!!! Je suis maintenant pris avec mes meubles, mes affaires, mes boîtes, etc... Shnoutte!!! De cossé que m'a faire avec toute ça?!? J'ai donc compté rapidement la valeur de mes modestes possessions et suis arrivé à la conclusion qu'il en coûterait plus cher de les entreposer que ce qu'elles en valaient en réalité. C'est donc comme ça que tout c'est envolé peu à peu, soit à prix modique ou en simple donation. Tout, tout, tout: du divan jusqu'au dernier rouleau de papier de toilette. Chaque acheteur est reparti de chez moi les mains pleines avec un large sourire au lèvres, laissant derrière lui un peu plus d'écho dans mon appartement et un Harry un peu plus étourdi par toute la liberté qui l'envahissait. Jusqu'au jour où il ne restait plus que mon sac à dos et mon billet d'avion pour Mexico. Là, il était nettement trop tard pour reculer.

2) Maintenant la question qui tue: Harry, fuis-tu quelque chose? Maaaaaaaiiiis noooooonnnn! Voyons donc! Par contre, je vous avoue franchement que j'ai passé ma toute vingtaine à fuir mon ombre à travers le monde: Vancouver, Ottawa, Boston, Paris, Amsterdam, Londres, New York, etc. C'est plutôt essoufflant à la longue. Mais ça, c'est du passé.

3) Que cherche-t-il donc? Lui-même? Dieu? Bon. D'abord, sachez que je me suis déjà trouvé il y a longtemps. Oui, oui. C'était exactement le 22 juin de l'an 2002, à 20h34. C'est fou comme un coup de pied au cul de la vie et un peu de méditation peut vous illuminer la caboche. Pour ce qui est de Dieu, il y a belle lurette qu'on s'est trouvés. Lui et moi étions des potes, mais nous nous sommes chicanés il y plusieurs années. Nous avons d'ailleurs une poursuite en cour pour laquelle j'estime mes chances de gagner à 50-50. Histoire à suivre.

4) Quel est donc le but de ton grand voyage, Harry? C'est une excellente question! En fait, ce voyage a 3 buts principaux. Premièrement, apprendre une cinquième langue (l'espagnol) afin de pouvoir aller à l'encontre de cette culture latine dont je ne connaissais absolument rien. Deuxièmement, affronter mes peurs. Il n'y a rien de mieux que d'affronter ses peurs, incluant celle de l'inconnu, afin de sortir de moi-même et grandir un peu. Et troisièmement, apprendre à voyager... autrement. Je trouve qu'il est trop facile d'aller d'un point A à un point B, prendre une photo, acheter un souvenir, puis passer au suivant en faisant pareillement. Il me semble mille fois plus intéressant de voyager à travers les gens qu'à travers des lieux, si attrayants soient-ils.

5) Combien de temps vas-tu encore être en cavale, Harry? Cela fait exactement 6 mois aujourd'hui que vous me suivez sur ce blog amateur. Certains m'ont avoué le lire avec appétit, bouche grande ouverte. D'autres se sont contenté de reluquer les quelques photos montrant tous ces étranges et merveilleux mondes lointains. Sachez que j'ai récemment pris la décision de prolonger ce voyage jusqu'à l'automne, octobre peut-être. Patience!

Enfin, à vous tous qui me lisez ou me regardez, sachez que vous êtes en quelques sortes ce que la carotte est à l'âne, ce que l'eau est au moulin ou ce que le pouvoir est à Steven Harper. Bref une motivation sans pareil. Vous ai-je déjà remerciés de votre fidélité?

Merci!

15 juin 2009

62. De retour sur terre

Bon. Ça suffit la gambade au septième et huitième ciel. Il faut bien revenir sur terre un jour. Me voici donc de retour à Cusco, que l'on surnomme aussi le nombril du monde (un peu de compétition aux parisiens ne leur fera pas de tort). Je m'arrête un instant, m'écoute intérieurement, et constate que mon horloge biologique interne sonne à tout casser. Ne vous y méprenez pas, ce n'est pas l'appel du papa en moi qui sonne, mais celui de l'entraîde. Il est plus que temps que je mette mon moi-même à contribution afin de donner un coup de pouce autour de moi. Que voulez-vous, pour moi c'est vital.

Que faire? Que choisir? Il y a tant d'options qui s'offrent à moi. Heureusement, il y a Doreen. Ce petit bout de femme fort sympathique a débusqué sur Internet un centre d'aide pour enfants de la rue et enfants handicapés en plein Cusco. Une sorte d'orphelinat de jour. Parfait!!! Vous me connaissez, les enfants sont ma tasse de thé. J'en suis toujours un d'ailleurs.

Le centre se nomme INTI Runakunaq Wasin. Pour y accéder, il faut marcher près d'une demie heure sur des chemins de terre et de poussière. Là, une minuscule porte blanche vous transporte dans un tout autre monde...


Notre mission est simple et complexe à la fois: donner à ces enfants de la rue une meilleure chance de survie, un meilleur future. On leur enseigne mathématiques, anglais, espagnol, musique, danses, techniques de confection d'objets d'art, agriculture, sports, etc... De plus, une cuisinière acharnée s'assure que tous ces estomacs se remplissent journalièrement.

Qui sont-ils donc ces petits monstres exactement? Ils viennent de familles pauvres, si pauvres que souvent, la nourriture manque. Ces enfants doivent, pour la plupart, aider leur mère dans la rue toute la journée et une partie de la nuit afin de vendre chocolats, gomme ou bonbons à un prix ridicule. Souvent, ils nous arrivent à l'INTI complètement épuisés, incapables d'apprendre quoi que se soit.


C'est ici que je m'affèrerai durant le prochain mois à leur insuffler l'espoir de jours meilleurs, et briser ainsi le cercle de la pauvreté dans lequels ils sont tous emprisonnés depuis des générations.


Déjà, je fais de la place dans mon pack sac afn de ramener quelques uns d'entre eux...



13 juin 2009

61. Machu Pichu Pichu Pichu!!!

Il est 4 heures du matin. Vous vous demandez certainement qu'est-ce que je fait debout à cette heure sadiquement nocturne? C'est très simple: le Machu Pichu est l'une des 7 merveilles de notre planète et je ne suis probablement pas le seul à vouloir en profiter. On a donc tous rendez-vous à la place centrale du village de Aguas Calientes afin de débuter notre ascension machoupichienne et peut-être, y arriver avant le raz-de-marrée humain. Ayant bien appris sa leçon, Adrian, notre bien-aimé guide, nous informe que la montée sera abrupte et pénible: 400 mètres de plaisir. Lampe de poche en main, je mets mes jambes en première vitesse et entâme ce curieux périple nocturne.

Il pleut et fait noir à boire debout..euh..ce n'est probablement pas l'expression exacte, mais à cette heure matinale, il ne faut pas trop en demander à mes neurones. Bientôt, la pluie se mêle à ma sueur pour me transformer en Bob l'éponge, version grecque. C'est là le prix à payer pour être un imbranlable optimiste et croire dur comme fer qu'il ne pleuvra pas durant cette expédition. Mais peu m'importe, nous en somme à l'apogée de ce long voyage pédestre et ma neuronne de service est présentement concentrée à me faire monter les 1733 marches menant au sommet du Machu Pichu: 1 ... 2 ... 3 ... (pfff! facile!) ... 167 ... (ya rien là, man!) ... 599 ... (ouin, c'est quand qu'on arrive?) ... 1118 ... (mais où sont rendus mes poumons!?!) ... 1544 ... (j'ai la langue qui traîne à 2 mètres derrière moi) ... 1731 ... (pouf, pouf, pouf, mon coeur implore ma pitié) ... 1732 ... (ma vie défile devant moi!) ... et heureusement... l'ultime marche numéro 1733 ... (YAHOOOOooooo!!!). Autour de moi règne une dense brume et j'ai l'impression d'être arrivé aux portes du paradis.

D'un compagnon qui cherche aussi son air, j'apprends qu'il n'est que 5 heures du matin et que les portes n'ouvrent que dans une heure. Les premiers en file, nous attendons sagement l'ouverture. Sachez que durant cette heure, j'ai été témoin du plus grand débarquement humain de l'histoire depuis celui des forces alliés en 1944. Autobus après autobus, ils ont venus s'entasser derrière nous comme des sardines. Beurk! Je ne me sens vraiment pas à ma place. Ce bain de touristes armés de caméras gigantesques et qui se poussent les uns contre les autres me lève le coeur. Dès l'ouverture, je m'écarte et me dirige directement au pied du Huayna Pichu, montagne connexe de laquelle on dit que la vue de l'endroit est imprenable. Le hic, c'est qu'il faut encore grimper un autre 100 mètres pour y arriver. 100 mètres?!! Je croyais déjà être au septième ciel. Bon. Allons voir ce qu'il y a au huitième ciel...

Ici, oubliez les marches. La pente est à pic et la pluie a rendu les parroies aussi glissantes qu'une peau de banane (pourrie). Le moindre faux mouvement vous ramènerait instantanément au septième ciel, et pour de bon cette fois-ci. Prudemment, je fais appel au reste de mes neurones et calcule chacun de mes pas. De temps à autres, mon pied glisse et me ramène un peu plus bas. Je me croirais dans un jeu de serpents et échelles. Finalement, j'atteins le sommet où une étroite plateforme céleste m'accueille, moi et ma peur des hauteurs. Bien agrippé, je regarde, ou tente de regarder autour de moi, mais un épais nuage refuse me donner accès à la vue tant espérée.

Bon. Je m'assoie sur un rocher, sors de mon sac un mini guide machupitchien et débute ma lecture. Ici, il n'y a pas un son en vue: c'est le calme plat. Dès les premières pages, je me sens envahi par l'esprit inca. C'est fascinant et mille fois mieux qu'un guide qui crie à un troupeau de 1000 touristes, en 23 langues. Sachez que je déteste faire le mouton.


Absorbé par mon livre sur l'histoire du Machu Pichu (avec des images en plus de ça!!!), je ne me rends pas compte de ce qui est en train de se produire derrière mon dos. A la dernière page, je lève les yeux, tourne la tête et suis littéralement renversé par spectacle naturel qui s'offre à moi. Tout comme on lève le rideau au début d'un spectacle, les nuages s'estompent et me dévoilent tranquillement la septième merveille du monde: le Monchou Pitou (désolé, j'en perds mon inca).

WATATATATOW!!! Voyez par vous-même...

12 juin 2009

60. Machupitchons un peu: jour 4

Il est 8 heures du matin. C'est la première journée depuis le début de cette expédition qu'on ne se réveille pas à 4 ou 5 heures. Mais que ce passe-t-il? Le guide a-t-il passé tout droit? S'est-il enfui durant la nuit? Pourtant, on est pas si pire que ça comme groupe. Je me pointe donc le bout du nez dehors. Le calme plat. Au loin, je l'aperçois en compagnie du cuisinier. Ils s'apprêtent à nous servir le déjeuner. Ça adonne bien: j'ai FAIM!


Alors qu'on a tous la bouche pleine de viande, deux villageois s'apprêtent à abattre une vache à quelques mètres de nous. La vache se débat de longs instants, puis succombe au bout de son sang. C'est bizarre, j'ai plus très faim. Je me plaît à penser que la viande vient du Provigo et non de l'abattoir. En cet instant précis, je considère sérieusement devenir végétarien...

Le ventre creux, nous débutons cette quatrième journée de marche. Pour nous encourager, le guide nous certifie que nous allons marcher toute la journée (8 heures) sur un terrain plat, à une altitude stable de 2000 mètres. Mais à peine avons nous parcouru une quinzaine de minutes, que nous apercevons ce panneau routier... MENTIROSO!!! (menteur!). Franchement, croyez-vous vraiment que cette minuscule voiture puisse monter cette montagne brutalement abrupte!?!? Je suis sceptique. Mais nous, on a pas le choix. Faut y aller.

Durant la montée, je tente d'appaiser les 200 battements cardiaques par minute avec les magnifiques paysages qui s'offrent à moi...


Pour la pause du midi, nous nous arrêtons dans un minuscule comedor (binerie) afin de prendre des forces. Pendant que nous attendons patiemment notre nourriture, notre guide, Adrian, en profite pour faire une petite sieste. Ha! Ha! L'occasion est parfaite pour lui enseigner une petite leçon de manière affectueuse: c'est pas bien de nous mentir ainsi. Alors que je remplie ce pot d'eau glaciale, tous autour retiennent leur souffle avec un sourire. Puis... SPLASH!!! Yes! Hahahahahahaha!!! Une chance qu'il a le sens de l'humour ce guide.


Satisfaits et sourire aux lèvres, nous repartons dans la jungle et rejoignons en moins de temps qu'il faut pour le dire, le village de Aguas Calientes. Enfin la civilisation!


Demain... Machu Pichu! Yé!