29 octobre 2009

102. La folie kougioumoutzakissienne

On dit que la folie est contagieuse. La mienne doit certainement l'être, car ma soeur Irène et mon frère Éric me rejoignent aujourd'hui à Buenos Aires, en Argentine. Elle pour 4 mois et lui pour 3 semaines. N'est-ce pas incroyable et merveilleux?

À l'aéroport, j'accueille Irène en lui sautant dans les bras et en lui faisant la p'tite danse du "Ayoye-que-ça-fait-longtemps-que-je-t'ai-vue-ma-p'tite-soeurette". Les gens nous regardent comme si on venait d'atterrir sur le dernier vol en provenance de Mars. Ils sont fous ces grecs! Éric arrivera un peu pus tard, le temps de se geler un peu au Sud de la Patagonie et de s'imbiber des chutes d'Iguazu au Nord.

Mais comment leur montrer tout ce que Buenos Aires à offrir en quelques jours? Nous avons un programme bien chargé. Attachez votre ceinture...

D'abord, une petite croisière en banlieue, à Tigre, afin de découvrir les beautés du delta de Parana. À mi-chemin, le train qui nous y amène décide de s'immobiliser et nous laisse tous en plan sur le quai d'une gare perdue. Je vous l'ai dit et vous le répète: il faut vraiment aimer les surprises pour vivre ici. Mais une fois sur place, nous sommes si contents de nous revoir que les jolis paysages défilent à l'ombre de nos conversations. Il y a tant à rattraper.


Puis, pourquoi pas une petite fiesta d'Halloween tant qu'on y est? Éric sort son côté macho (n'est-il pas toujours présent) en se déguisant en cowboy. Irène renoue avec ses lointaines racines et prend l'allure d'une déesse grecque. Élodie ressemble à Aurore, l'enfant martyre. De mon côté, je prends des airs de Bono métamorphosé en Hell's Angels.


Quant à Skol (qui n'arrive toujours pas à s'arracher à Buenos Aires), il l'emporte haut la main avec son costume de... je ne saurais trop comment vous dire... enfin, voyez par vous-même...


Le soleil se repointant le bout du nez, nous partons pour une ballade à pied dans les nombreux marchés à ciel ouvert. Les rues pullulent de gens qui marchent au rythme de la fin de semaine. Les marchands ambulants et les artistes joue d'originalité afin d'attirer notre attention (et nos pesos). On explose de rire en apercevant celle-ci qui tape sur des boîtes de conserve en gazouillant et souriant allègrement.


Qu'y a-t-il donc encore au menu de Buenos Aires? Mmmmmm... pourquoi pas un délicieuse viande argentine. On dit que c'est la meilleure au monde...et avec raison. Éric ne jure que par l'agneau de Patagonie. À table, ses yeux deviennent gros comme des 2 piasses en apercevant le serveur s'approcher avec son assiette. Et que dire d'Irène qui paraît n'avoir rien mangé depuis des siècles devant le sien. Mmmmm...divin carnage!


Le lendemain, toujours incapables de digérer l'énormité gastronomique du repas de la veille, nous marchons vers le quartier de la Boca où les rythmes du tango nous attendent. Irène fait des beaux yeux au danseur, tandis qu'Éric dévore des siens la délicieuse tanguerina. Non mais t'as pas pas assez mangé comme ça frèro?!?


Toujours dans un esprit digestif, rien de mieux que la typique soirée démencielle aux rythmes des tams-tams africains de "La bomba de tiempo". Vous vous rappelez? Ils sont fous, ils sont déchaînes, ils sont contagieux et vous explose le thorax et les oreilles avec leurs percussions énergisantes. Sous le charme, Irène se promet d'en faire un rendez-vous hebdomadaire, avec raison!


Vous comprenez maintenant pourquoi il est si difficile de quitter cette ville?

Encore Buenos Aires, ENCORE!!!

25 octobre 2009

101. Déchirant au revoir

Elle m'a été fidèle jusqu'au bout. Ensemble, nous avons parcouru des milliers de kilomètres en découvrant mile et un paysages féeriques et merveilleux. Ensemble, nous avons affronté la solitude, le froid, le vent, la neige, la glace, les routes impossibles, les désert et quelques fois, une mort certaine.

Tu avais soif, je t'ai donné les meilleurs élixirs. Tu étais blessée, je t'ai soignée et remise sur pied. Tu avais mine basse, je t'ai emmenée faire une balade et refait sourire. Ensemble, on nous a en vain traité de fous cent fois pour ce voyage inconcevable à leurs yeux.

Mais aujourd'hui, Élodie et moi devons te quitter. L'état exécrable des dernières routes t'a esquinté au point où il serait trop dangereux de continuer à te monter. J'aurais dû me douter que la découverte de tous ces paradis naturels avait un tel prix, et c'est toi qui l'a durement payé.

Au revoir moto, chère Calou, tu me manqueras.


24 octobre 2009

100. Paroles du bout du Monde

Il aime en vivre chaque seconde et en savourer chaque instant. Il respire la vie. Il aime les petits endroits discrets et inaccessibles au reste du monde, aime les découvrir plein de tendresse. Pousser des cris quand ça en est trop. Épicurien et l'assumant, il s'en délecte. Il est la vie poussée à son paroxysme.

Il enseigne le sourire et cette capacité inébranlable de ne jamais cesser de s'émerveiller. Sans vouloir être trop dithyrambique à son égard, je me dois de l'être, car il m'a beaucoup apporté: 3253 km, pour ce qui est du concret palpable.

Je tiens a préciser qu'avant d'embarquer pour ce long voyage sur sa moto, je croyais savoir qui était Harry. Je croyais au moins entr'apercevoir le personnage. Je ne savais pas et au fond, je ne le sais toujours pas. Et oui, il vous écoute quand vous parlez. Mesdames, ne vous méprenez pas, il a juste une mémoire sélective de poissons rouge, mais il n'oublie pas l'essentiel.

Ce qu'il aime aussi c'est m'ennuyer, me faire dépasser mes limites, m'obliger à essayer de nouvelles choses ou celles pour lesquelles je me bloquais. Rien qu'aujourd'hui, son âme de Québécois s'est réveillée à la vue d'une patinoire sur laquelle il m'obligea à entrer. Tellement de choses, belles et impalpables qu'il a pu m'offrir, me montrer et dont il ne doit même pas être conscient.

C'est se préparer à une véritable aventure humaine que de croiser Harry sur son chemin. Je ne parle pas que de la moto, bien que grâce a elle, il m'a emmenée dans des endroits insoupçonnables et merveilleux où je n'aurais pas pu m'aventurer même si ma curiosité m'y poussait.

Il aime s'arrêter sur le bord des routes pour respirer, voir et prendre des photos (belles, je l'admets) de ces paysages, de ces moments. Uniques pour les yeux, l'âme, l'esprit s'y régalent. Zigzaguant sur les routes parce qu'au fond, on y est seuls, riant des bourrasques de vents, de ce vent englobant et omniprésent qui au lieu de faire soupirer, fait rire.

Je me crois la voix de tous ceux qui ont partagé sa route en ces 11 mois de bétonnage de son âme, en lui disant sincèrement: Merci.

D'autres choses restent à dire mais vous, chers lecteurs, le savez mieux que moi. Je ne peux qu'écrire sur cette personne étonnante qui pendant un mois de ma vie, m'a fait sourire et l'a chamboulée.

Élodie

23 octobre 2009

99. Généreuse de nature

Vous savez, j'ai essayé. J'ai essayé très fort et des heures durant, même. Mais vraiment, je vous le dis! J'ai tenté désespérément de vous écrire toute la beauté des paysages qui ont défilé devant mes yeux en traversant l'Argentine, de la côte Est à la cordillère des Andes, mais sans succès.

Assis à ce café Internet, j'ai crié à pleine gorge mon désespoir, car tous ces mots ne faisaient qu'amenuiser toute la splendeur des innombrables et spectaculaires miracles naturels qui se sont offerts à moi durant ces dix jours. Non, ni les mots ni aucune photo ne rendront jamais hommage à toute la beauté qui m'a été donné de voir de mes propres yeux. Je me sens réellement choyé.

En désespoir de cause et afin de titiller votre sens de l'émerveillement, je vous offre ces quelques clichés pris à l'envolée...