11 juin 2009

59. Machupitchons un peu: jour 3

On dit que tout ce qui monte, doit redescendre. C'est un principe de base que mes jambes ne semblent pas comprendre aujourd'hui, les 12 tonnes d'acide lactique accumulées dans leurs muscles n'aidant pas à ma cause. Je tente désespérément de leur expliquer que nous devons continuer chemin ensemble, mais elle s'entête à faire la sourde oreille. N'ayant pas le choix, j'entame la descente, et, surprise, elles me suivent et répondent à mes commandes cérébrales! Mais s'il-vous-plaît, ne leur dites surtout pas qu'il nous reste 3 jours de marche...

Une bonne façon de trouver notre chemin aurait été de déposer une boule de gomme par terre et de la suivre jusqu'en bas. Mais un lama ou un mulet l'aurait probablement mangée. Notre guide a donc opté pour une solution sure et naturelle: nous allons suivre l'eau qui coule du glacier. Si les montagnes et glacier m'ont émerveillé depuis le début de cette aventure machupitchienne (voir Petit Harry, page 634), c'est au tour du majestueux Fleuve Raymi d'en faire autant aujourd'hui. Je suis en admiration devant ce fleuve grandiose qui rugit sans répit à mes côtés et qui me fait sentir petit, tout petit devant lui.


Rapidement, notre groupuscule s'étend sur près d'un kilomètre. Le rythme de chacun est inversement proportionnel aux domages corporels subis lors de la montée: insomnie, grippe, chutte dans une rivière glaciale, ampoules aux pieds, asthme, indigestion, épuisement, etc... Variant mon propre rythme, je me promène de la tête à la queue (du groupe) en récoltant les histoires les plus rocambolesques de tous et chacun.

Par exemple, celui-ci voyage sans relâche depuis plus de 2 ans et demi et possède un site web qui effectue un sondage sur le pays qui produit les plus belles femmes et les plus beaux hommes au monde (et non, vous n'aurez pas la réponse de moi!). Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour se divertir...

Celle-là me raconte passionnément sa possession successive d'une douzaine d'animaux de compagnie qui ont tous péri, les uns après les autres, de manières cruellement accidentelles: le cancer du canard, le lapin aux crocs du renard, la tortue à la gravité excessive, la famine des poissons tropicaux, l'évasion des 2 perruches par la fente de la fenêtre de sa cuisine, etc. On dirait vraiment les nouveaux comptes de Lafontaine, version sadique.

Pour le reste, il s'agit (vous en doutez) d'histoires matrimoniales: mariages, passion, trahison, dernières chances, déceptions, amours impossibles et impossiblement possibles. Vraiment, on se croirait dans un roman Arlequin, dans Lofy Story ou dans le téléroman "Les feux de l'amour". Fascinante étude socio-anthropologique!

Mais le clou de la journée est sans contredit les bains thermaux qui nous attendent patiemment, après plus de 2000 mètres de brutale descente. Je n'ai qu'un seul mot qui puisse vous décrire la sensation éprouvée:
Aaaaaaaaaaaaaaah...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

WOW! Les bains thermaux...Quelle chance et quel réconfort après autant d'effort. Le repos du guerrier.
Les girls et chéri...XXX

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