11 mai 2009

51. Paquet livré!

Vroum, vroum, vroum. Nous arrivons tranquillement à la frontière du Panama. Un long pont ferroviaire en décrépitude se dresse devant nous. Tout comme pour les pays précédents, la signalisation est complètement absente. Pas de «Reviens nous voir bientôt au Costa Rica Harry.», pas de «Par ici la sortie Harry.» ou de «Bienvenue dans notre super Panama Harry!». Non, rien de tout ça.

J'y vais donc au pif et aborde un homme en uniforme. Sceptique de ma dernière expérience frontalière, je lui demande la procédure à suivre. À ma grande stupéfaction, il étampe nos passeports et nous pointe la direction de la douane panaméenne avec le plus grand des sourires. Cool! À cheval sur la moto, nous débutons la traversée du pont. Sous mes roues, les planches craquent et se déplacent dangereusement. Je diminue ma vitesse à 0,000000001 km/h, car l'idée de nager m'enchante guère.

Une éternité plus tard, je fais face au douanier du Panama. La sortie du Costa Rica ayant été un peu trop facile à mon goût, j'imagine que celui-ci doit m'attendre avec une brique et un fanal... Mais fort heureusement, un passeur habitué aux procédures m'offre ses services. Je l'embauche d'amblée, peu importe son prix. Face à tout ces fonctionnaires têtus et non-stérilisés, il vaut ton pesant d'or.

En moins de temps qu'il ne le faut pour dire «Kougioumoutzakis» (sans se tromper), nous complétons les procédures d'immigration, d'importation et de fumigation: 32 minutes et 17 secondes, wow! Bravo Javier, tu m'impressionnes! Pour cet exploit digne d'un super héros bureaucratique, il me demande 5 dollars américains. Je lui demande alors combien ça fait en Balboa, la monnaie locale. Mais à ma grande stupéfaction, il me répond qu'elle n'existe pas et qu'au Panama on n'utilise que le dollar US. De cossé!?!? De kess?!?! Perdon?!? De toute évidence, le nouveau président panaméen élu la semaine dernière (Martinelli) a une grosse job de nettoyage à faire dans son pays.

Pendant ce temps, les nuages ont pris la couleur de l'humeur des douaniers. On enfile notre habit de pluie, juste à temps pour les premières gouttes. Puis, c'est le déluge. Sur notre passage, les gens nous regardent comme si nous étions des astronautes, ou pire encore, des zestraterresmes (voir Petit Harry, page 493). Deux heures sous la pluie et nous arrivons à Bocas del Toro, un archipel de la côte des Caraïbes.


Je suis content de finalement arriver, mais je suis aussi triste. Très triste. C'est ici que je dois livrer mon colis humain (Kathleen) à Mauricio, cet artiste colombien voyageur.


Toujours soucieux de la sécurité de ma passagère, je rencontre Mauricio et nous discutons autour d'un café. Cet étrange personnage en apparence se révèle être rempli d'expériences, de respect, de politesse et de gentlemanisme (désolé, pas encore accepté dans le Petit Harry). Il a tant voyagé, qu'il est meilleur qu'un guide Lonely Planet. Mantenant que je suis bien en confiance, nous procédons à la cérémonie de passassion de la Kathleen...



Kathleen, tu m'as demandé une liste des choses que je déteste de toi. Sache que la seule et unique à laquelle je puisse penser c'est de ne plus t'avoir comme passagère et compagne de voyage.

Et c'est sur un air de Léonard Coen que je te dis au revoir, Kathleen Eastwood.

Tu manqueras. Tu me manqueras beaucoup... :(((

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous aviez vraiment l'air de faire un beau duo... dommage !

La deuxième place sur ta moto est maintenant aux enchères ?? Si j'étais game de voyager avec juste 2 paires de bobettes comme toi, tu serais déjà en train de trainer mes fesses derrière toi !

Irene

Enregistrer un commentaire

(Choisissez "Anonyme" et inscrivez votre nom au bas de votre message) Merci de me laisser vos commentaires. Ils sont bien appréciés! :)