98. Un rêve grand comme une baleine

Ça y est, nous y sommes enfin. Nous avons abattu plus de 1300 kilomètres dans le noble but d'aller à l'encontre d'un rêve élodien (du prénom d'Élodie), celui de voir des baleines. Toute contente d'être heureuse, ma moto se pointe le bout du nez à Puerto Madryn, sur la côte Atlantique. Petit à petit, le soleil se retire dans l'infini. Pendant que les vagues caressent le rivage, une douce brise caresse mon visage.

Nous débutons notre quête d'un endroit où crécher pour quelques jours. Épuisés, nous cognons à la porte de la première auberge venue tout en se cognant à une disponibilité nulle. Ah bon. Le second nous chante la même chanson. Le troisième et quatrième en font de même. Mais attendez... ce n'est pas normal... il se passe quelque chose de louche ici. Soit on pue à plein nez, soit il y a une quelconque convention qui remplie tous les hôtels et auberges. D'une manière ou d'une autre, on commence à se faire à l'idée qu'il nous faudra coucher sur la plage ce soir, car nous venons d'apprendre qu'ici, c'est le long weekend de l'Action de Grâce.

Heureusement, la persévérance paie. Le treizième lieu visité nous ouvre grand les bras avec une minuscule chambre que nous acceptons en une fraction de seconde. La propriétaire, Frida, est tellement en admiration devant la folie de notre voyage qu'elle nous promet de déloger demain les occupants de sa meilleure suite afin de nous l'offrir. Comment?!? Non, non, mais non, faut pas! Mais nous apprenons vite qu'avec Frida, les contestations sont tout à fait inutiles.

Dès les premières heures du matin suivant, nous partons à la chasse aux baleines (au figuré, bien sûr!). Une heure plus tard, nous avons le postérieur installé au fond d'un zodiaque à attendre qu'une baleine se pointe le bout du nez...


...ou de la queue...


Regardez bien ce visage. Regardez comme il est beau, non... magnifique de voir un rêve se réaliser. Vous ne trouvez pas?