11 octobre 2009

97. Bienvenue en Patagonie

Tranquillement, Élodie et moi cheminons vers le Sud, en quête du sol patagonien. À tout moment, nous nous attendons à un changement drastique du paysage qui annoncera notre arrivée dans ce paradis naturel. Mais pourtant... rien. Rien de rien et du pareil au même. Le paysage est plat et aride à perte de vue. De longues minutes plus tard, une petite pancarte indique: Bienvenue en Patagonie.

Puis soudain, sortie de nulle part, une montagne fait son apparition droit devant. Complice, la route nous y mène sans nous laisser nulle autre option. Comme un gigantesque portail, la montagne s'ouvre à nous et nous laisse passer, sans monter ni descendre. De l'autre versant, on dirait que nous pénétrons dans un autre monde, un monde presque féerique.



Au loin, aussi venu de nulle part, un gigantesque rideau de pluie vient à notre rencontre. Pas bon, pas bon du tout, me dis-je, car moto, froid, vent et pluie ne font pas bon ménage. Rapidement, nous enfilions nos habits de cosmonaute imperméables. Les nuages de pluie courent de plus en plus vite à notre rencontre, comme s'il n'avaient vu personne depuis des semaines et désiraient nous serrer allègrement dans leurs bras. À court d'alternative, je me dirige droit vers eux à toute vitesse.



Juste avant de frapper le mur de pluie, je prends un grand respire, serre le guidon et ferme les yeux (ne le dites surtout pas à Élodie qui est assise derrière). Comme une gifle, la pluie nous frappe violemment. Le vent, la pluie, la grêle même nous fouettent de gauche à droite. Pendant de longs kilomètres, j'ai vraiment l'impression que mère nature est en pleine ménopause et me donne toute en raclée.

En sortant du lave-auto (sans auto), le ciel cesse de nous châtier et ses nuages passent du gris foncé à toute la palette des bleus. Puis, le soleil couchant se faufile entre deux d'entre eux. En quelques instants, il enflamme tout le ciel et j'ai vraiment l'impression d'être transporté en enfer. Je m'arrête car tout ceci est trop beau et perturbe dangereusement ma conduite. C'est beau, trop beau.


Mais ce n'est pas tout. Au loin, un gigantesque arc-en-ciel fait son apparition. Je crois rêver. C'est beau, trop beau.





Mais ce n'est pas tout. Comme pour vouloir m'achever, un deuxième arc-en-ciel vient s'ajouter au-dessus du premier. J'ai les yeux grands comme mon émerveillement. Je suis ébaubi, transporté par toute la beauté qui m'entoure. Je me retourne vers Élodie qui jubile aussi devant ce splendide spectacle naturel. C'est beau, si beau que je n'arrive pas à assimiler toute cette beauté d'un coup. Je la crie, la crie de tous mes poumons. Je verse des larmes qui se mêlent aux dernières gouttes de pluie pour me caresser le visage. J'ai mal aux lèvres tant je sourie ma joie.



Mais ce n'est pas tout. Tout en se retirant lentement derrière l'horizon, le soleil aspire et emmène avec lui l'entièreté des magnifiques couleurs du paysage. Nooooooooon, non!!! Pas tout de suite! Peu à peu, nous sommes plongés dans une obscurité absolue. Seule une mince ligne rouge défile au loin, avant de disparaître elle aussi. C'est beau, trop beau.


Élodie et moi nous regardons, croyant avoir été victimes d'une hallucination ou d'une blague de mère nature. Mais non, c'était vrai. Plus vrai que vrai. Encore.

Bienvenue en Patagonie.


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Les photos sont superbes!

Contrairement à toi, ici c'est le vent, le froid et la neige. On peut rêver avec tes photos.

Bye.
Pierre P.

Anonyme a dit…

C'est beau la Patagonie. C'est beau ton texte, très beau, très poétique. Merci de partager ces moments de bonheur. J'y étais presque (n'eut été des flocons de neige que je regardais tomber à travers la vitre de mon salon).

Nath

Anonyme a dit…

WOW! Beau, très beau. :o)

T'as continué ta route avec ta petite lumière de moto ou tu étais rendu près d'un petit nid pour la nuit?

Après 10 mois comme globe-trotteur, tu as d'l'air de te sentir plus libre que jamais. C'est beau, trop beau.....de te voir!

Je suis contente de voir que tu t'es trouvé une charmante cinéaste belge...je savais bien que ton bras n'était pas assez long pour filmer tes pirouettes...cacaouettes!!!

Gros bisous!

Cocotte :o) XXX

Anonyme a dit…

Merveilleux et malgré l'indescriptible, tu as réussi à y mettre des mots..bravo!

je continue à te suivre
Valérie

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