Pardonnez mon manque d'assiduité dans l'écriture de mes chroniques, mais avoir une passagère demande beaucoup de temps: on doit lui faire la conversation, la nourrir, prévoir ses moindres besoins, la rassurer, la divertir et, bien sûr, voir à sa sécurité. Ce n'est pas tâche facile, mais ne vous inquiétez pas, je ne vous oublie surtout pas.
Voilà maintenant quelques jours que nous voyageons à travers le Honduras. Ce pays est magnifique et se distingue du Guatemala par l'abondance de ses rivières et, par et par conséquent, par sa nature un peu plus verte. Le Honduras possède plusieurs parcs nationaux, mais selon moi, le pays tout entier est un parc naturel. Chaque tournant de route me révèle un paysage qui m'ébaubis ou m'émerveille.
Aujourd'hui, je suis à Sana Barbara et j'aimerais me rendre au lac Yojoa, au sud-ouest du pays. On me dit que l'endroit est magique. Tous me recommandent de prendre l'autoroute pour m'y rendre. Mais savez-vous que je déteste les autoroutes? Il n'y a que des camions transportant bananes ou canne à sucre: deux excellentes façons de grossir...ou de mourir stupidement. Je regarde donc ma carte routière qui m'indique un minuscule chemin de campagne en guise de raccourci vers le lac. Je tourne en rond pendant plus d'une demie heure avant de pouvoir le trouver.
Tentant de déterminer le risque, je m'arrête et demande à un passant ce qu'il pense de cette route: «Ça va pas la tête?», me rétorque-t-il, «C'est bien trop dangereux!». Insatisfait de cette réponse, j'apostrophe un vielle homme probablement octogénaire qui nous sourie à grande dents: « Vous ne devriez pas passer par là mes enfants. Il y a des méchants voleurs sur le chemin. C'est très dangereux.», me répond-il. Toujours perplexe, j'interroge une dame qui revient du marché, les bras chargés: «Je ne crois pas que cette route se rend au lac Yojoa. De toutes façon, c'est bien trop dangereux par là! Prenez l'autoroute.». Malgré leurs réponses, mon petit doigt me dit que ces trois résidents locaux n'ont jamais mis le pied hors de leur village natal et que leur réponse est sans doute motivée par la peur de l'inconnu. Je jette un regard inquisiteur à Kathleen, cherchant son approbation pour aller de l'avant. L'expression de son visage vacille entre la peur et la curiosité, mais connaissant mon avidité pour l'aventure, elle me lance un «Let's go!» quasi spontanné.
C'est donc parti pour l'inconnu! Les trois personnages interrogés précédemment nous regardent filer à contre-courant en secouant la tête. La route est couverte de terre, de cailloux, de roches et de trous: parfait pour moi! Tranquillement, nous avançons sur un chemin de campagne à plat. Rapidement, celui-ci se transforme en montages russes sinueuses et nous catapulte à plusieurs centaines de mètres vers le ciel.
Je roule entre 5 et 10 km/h afin d'apprécier toute la splendeur des paysages qui s'offrent à nous. Je suis en mode «WOW!», à répétition. Encore et encore WOW! Collines vierges, montagnes aux formes inusitées, champs labourés, champs cultivés et champs débordants de mil et un légumes. On dirait un arc-en-ciel agricole composé uniquement de toutes les teintes de vert. Au tournant de chaque courbe, je suis littéralement estomaqué par toutes les beautés qui m'entourent. J'ai la tête qui tourne et peine à prendre mon souffle tellement je suis subjugué. Je dois constamment m'arrêter afin d'assimiler tout ce que cette «dangereuse» route a à offir. Wow! Wow! Et encore WOW!
Mais cette route n'a pas fini de nous surprendre. Un bataillon de nuages gris se pointent à l'horizon. Chnoutte!!! J'espère vraiment qu'ils passeront loin de notre chemin. Au fur et à mesure que nous roulons, ils s'approchent et nous menacent d'un gris de plus en plus obscure. Le soleil brulant fait rapidement place à une faible luminosité. Tout deviens gris et une fine bruine nous entoure. Le vent se lève, la bruine fait place à la brume et à la pluie, de plus en plus dense. Mon «wiper» (mon doigt) ne fourni pas à la demande. Rapidement, nous sommes détrempés à en faire rougir Bob l'Éponge.
La route vacille sous les roues de la moto. Tout mon corps se crispe soudainement et se concerte afin de ne pas déraper. La route s'empire de mètre en mètre. La moto glisse, mais je la rattrape à tout coup. Une heure plus tard, je n'ai toujours pas de signe de la route principale. Aucun village, aucune signalisation en vue. À chaque croisement de route, je dois y aller au pif et prendre une chance. Plus nous avançons, plus nos chances de retrouver la civilisation rapidement s'effritent. La pluie est froides et nos corps imbibés commencent à greloter dangereusement. Face au vent glacial, je crains l'hypothermie. Puis, plusieurs longues minutes plus tard, une silhouette se pointe au loin. Un paysan s'affère à couper son bois de cuisson. De mon espagnol le plus mielleux, je l'interroge. Ses paroles nous réchauffent le cœur, car nous sommes à moins de 2 kilomètres du prochain village, Agua Azul Sierra, où un hôtel style base de plein air nous attends avec un chaud café. Fiouuuuu!!!
Cette minuscule route de 15 kilomètres (selon la carte), s'étire en fait sur 33 kilomètres et a pris plus de 4 heures et demie à traverser. Plus tard, une employée de l'hôtel nous mentionne que nous venons de traverser un micro-climat appelé «cloud forest» où les nuages sont omniprésents et éternels.
PS: À votre droite, vous trouverez le trajet que nous suivons depuis le Guatemala, pas à pas. Vous pouvez remercier Kathleen pour ce fastidieux travail.
Voilà maintenant quelques jours que nous voyageons à travers le Honduras. Ce pays est magnifique et se distingue du Guatemala par l'abondance de ses rivières et, par et par conséquent, par sa nature un peu plus verte. Le Honduras possède plusieurs parcs nationaux, mais selon moi, le pays tout entier est un parc naturel. Chaque tournant de route me révèle un paysage qui m'ébaubis ou m'émerveille.
Aujourd'hui, je suis à Sana Barbara et j'aimerais me rendre au lac Yojoa, au sud-ouest du pays. On me dit que l'endroit est magique. Tous me recommandent de prendre l'autoroute pour m'y rendre. Mais savez-vous que je déteste les autoroutes? Il n'y a que des camions transportant bananes ou canne à sucre: deux excellentes façons de grossir...ou de mourir stupidement. Je regarde donc ma carte routière qui m'indique un minuscule chemin de campagne en guise de raccourci vers le lac. Je tourne en rond pendant plus d'une demie heure avant de pouvoir le trouver.
Tentant de déterminer le risque, je m'arrête et demande à un passant ce qu'il pense de cette route: «Ça va pas la tête?», me rétorque-t-il, «C'est bien trop dangereux!». Insatisfait de cette réponse, j'apostrophe un vielle homme probablement octogénaire qui nous sourie à grande dents: « Vous ne devriez pas passer par là mes enfants. Il y a des méchants voleurs sur le chemin. C'est très dangereux.», me répond-il. Toujours perplexe, j'interroge une dame qui revient du marché, les bras chargés: «Je ne crois pas que cette route se rend au lac Yojoa. De toutes façon, c'est bien trop dangereux par là! Prenez l'autoroute.». Malgré leurs réponses, mon petit doigt me dit que ces trois résidents locaux n'ont jamais mis le pied hors de leur village natal et que leur réponse est sans doute motivée par la peur de l'inconnu. Je jette un regard inquisiteur à Kathleen, cherchant son approbation pour aller de l'avant. L'expression de son visage vacille entre la peur et la curiosité, mais connaissant mon avidité pour l'aventure, elle me lance un «Let's go!» quasi spontanné.
C'est donc parti pour l'inconnu! Les trois personnages interrogés précédemment nous regardent filer à contre-courant en secouant la tête. La route est couverte de terre, de cailloux, de roches et de trous: parfait pour moi! Tranquillement, nous avançons sur un chemin de campagne à plat. Rapidement, celui-ci se transforme en montages russes sinueuses et nous catapulte à plusieurs centaines de mètres vers le ciel.
Je roule entre 5 et 10 km/h afin d'apprécier toute la splendeur des paysages qui s'offrent à nous. Je suis en mode «WOW!», à répétition. Encore et encore WOW! Collines vierges, montagnes aux formes inusitées, champs labourés, champs cultivés et champs débordants de mil et un légumes. On dirait un arc-en-ciel agricole composé uniquement de toutes les teintes de vert. Au tournant de chaque courbe, je suis littéralement estomaqué par toutes les beautés qui m'entourent. J'ai la tête qui tourne et peine à prendre mon souffle tellement je suis subjugué. Je dois constamment m'arrêter afin d'assimiler tout ce que cette «dangereuse» route a à offir. Wow! Wow! Et encore WOW!
Mais cette route n'a pas fini de nous surprendre. Un bataillon de nuages gris se pointent à l'horizon. Chnoutte!!! J'espère vraiment qu'ils passeront loin de notre chemin. Au fur et à mesure que nous roulons, ils s'approchent et nous menacent d'un gris de plus en plus obscure. Le soleil brulant fait rapidement place à une faible luminosité. Tout deviens gris et une fine bruine nous entoure. Le vent se lève, la bruine fait place à la brume et à la pluie, de plus en plus dense. Mon «wiper» (mon doigt) ne fourni pas à la demande. Rapidement, nous sommes détrempés à en faire rougir Bob l'Éponge.
La route vacille sous les roues de la moto. Tout mon corps se crispe soudainement et se concerte afin de ne pas déraper. La route s'empire de mètre en mètre. La moto glisse, mais je la rattrape à tout coup. Une heure plus tard, je n'ai toujours pas de signe de la route principale. Aucun village, aucune signalisation en vue. À chaque croisement de route, je dois y aller au pif et prendre une chance. Plus nous avançons, plus nos chances de retrouver la civilisation rapidement s'effritent. La pluie est froides et nos corps imbibés commencent à greloter dangereusement. Face au vent glacial, je crains l'hypothermie. Puis, plusieurs longues minutes plus tard, une silhouette se pointe au loin. Un paysan s'affère à couper son bois de cuisson. De mon espagnol le plus mielleux, je l'interroge. Ses paroles nous réchauffent le cœur, car nous sommes à moins de 2 kilomètres du prochain village, Agua Azul Sierra, où un hôtel style base de plein air nous attends avec un chaud café. Fiouuuuu!!!
Cette minuscule route de 15 kilomètres (selon la carte), s'étire en fait sur 33 kilomètres et a pris plus de 4 heures et demie à traverser. Plus tard, une employée de l'hôtel nous mentionne que nous venons de traverser un micro-climat appelé «cloud forest» où les nuages sont omniprésents et éternels.
Quelle folie. Quelle belle folie!
PS: À votre droite, vous trouverez le trajet que nous suivons depuis le Guatemala, pas à pas. Vous pouvez remercier Kathleen pour ce fastidieux travail.
4 commentaires:
Mais c'est génial cette histoire vécue! Quel beau souvenir.
À lire tes expériences, on rêve de liberté et d'aventures. En tout cas, donne une pression pour faire un voyage au plus vite!
Merci de partager tout ça!
Quand on prend de tels risques, il faut prévoir l'essence, les vêtements, la trousse de premiers soins, le cellulaire, la bouffe et l'eau! Mais il n'y a plus de risque à ce moment-là...
Nicole
La chance sourit aux audacieux...
Décidément Harry, ton blog est passionnant, on rêve d'être avec toi, pardon, on est avec toi. Merci de partager tes aventures!
Je n'ai qu'un conseil d'ami à te donner ces temps-ci: ne french pas les cochons, ils donnent la grippe porcine. Tu ne dois pas regarder les nouvelles, alors je t'informe...
Marie
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